Guide juridique contre l’exclusion
Sous la direction de Denyse JOUY, 249 p.
L’association ATD -Quart Monde se bat depuis près de quarante ans aux côtés des familles les plus défavorisées à travers le monde. Créée en 1957 par le père Joseph Wresinski et les 250 familles du camp des sans-logis de Noisy-le-grand, cette O.N.G. a obtenu au cours des années une reconnaissance internationale tant auprès de l’ONU que de l’UNICEF, l’UNESCO ou du Conseil de l’Europe. Elle a réussi à instaurer le 17 Octobre comme journée mondiale du refus de la misère. Son action est avant tout celle de militants bénévoles qui agissent auprès des plus exclus, celles et ceux qui frappées par la plus extrême pauvreté se trouvent souvent privés de leurs droits fondamentaux. ATD-Quart Monde travaille notamment beaucoup avec les enfants pour favoriser leur éveil dès la naissance et accompagner leur progression scolaire.Les Editions de l’Atelier en collaboration avec celles du Quart Monde ont proposé au cours du premier semestre 1995, dans la collection « des livres contre la misère » un ouvrage dont nous allons rendre compte à présent.
« Guide juridique contre l’exclusion. Comment faire face »
Il s’agit dans cet ouvrage de fournir d’une manière aisée et pratique des informations qui nécessitent traditionnellement un ardu travail de déchiffrage. Notions juridiques, circuits administratifs et judiciaires, obligations et droits ... sont ainsi regroupés en fiches synthétiques, elles-mêmes réparties en quatre grands domaines: la famille, le logement/la consommation, le travail et enfin la justice/ l’administration.
Simple sans être jamais simplificateur, allant à l’essentiel sans se perdre dans les méandres inutiles, ce guide constitue un authentique outil au service de ceux que l’exclusion isole et rend ignorant des droits parfois les plus élémentaires. Index et lexique permettent en plus d’aller directement au thème recherché et d’écarter toute mauvaise compréhension de terme. Quelques remarques toutefois, le parti pris est clair ici: épauler les familles dans leur quotidien. Si les parents sont bien informés de leurs droits, il est dommage qu’il en aille pas de même pour les enfants.
Ainsi, si les premiers savent comment s’y prendre en cas de déchéance de l’autorité parentale ou de placement de leur(s) enfant(s), ces derniers ne disposent guère d’informations sur les recours et aides possibles en cas de mauvais traitements ou s’ils se sentent en danger (numéro vert SOS, Convention Internationale des Droits de l’Enfant, avocat d’enfant, etc ....). Enfin, confusion quand l’Aide Sociale à l’Enfance est présentée comme rattachée à la DDASS, alors que depuis dix ans, elle dépend des services du Conseil Général (chaque département ayant opté pour un nom le plus souvent différent: DIS, DSD, DISS, ...).
Jacques Trémintin - LIEN SOCIAL ■ n°323 ■ 12/10/1995