ASSEDIC, Notre aimable clientèle
Emmanuelle HEIDSIECK, Denoël, 2005, 114 p.
« J’ai vingt ans de métier aux ASSEDIC de Paris. Autrefois, quand un allocataire venait de se faire couper son électricité, on lui faisait un chèque immédiatement. Pareil pour le loyer, France Télécom ou la carte Orange. Et puis, tout a changé : le fonds social a vu son budget divisé par deux. Les salariés de l’agence sont tombés sous le contrôle permanent d’Aladin. C’est le système informatique mis en place en 1999, dans le cadre « zéro défaut ». La gestion électronique de l’accueil permet de vérifier le temps passé par chaque liquidateur avec chaque usager et de le rappeler à l’ordre quand il dépasse le temps imparti. Il est prévu deux nouvelles innovations : deux icônes supplémentaires sur lesquelles il faudra cliquer quand on ira en pause (café, cigarette, discussion avec un collègue …) ou aux toilettes. Beaucoup d’agents n’arrivent pas à suivre les cadences. Même les très bons prennent du retard. Personne ne supporte d’être ainsi surveillé : temps de traitement, nombre de dossiers traités, taux d’erreur. Dans les Bouches du Rhône, les arrêts maladie ont bondi de 30% en quatre mois »… Que le lecteur se rassure : il ne s’agit que d’un roman, une fiction. Pourtant, c’est bizarre, ça me rappelle quelque chose !
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°762 ■ 21/07/2005