GALLE Patrice, Éd. L’Harmattan, 2017, 311 p.

Comment les acteurs peuvent-ils se réapproprier une école inclusive qui se réduit trop souvent à un discours spéculatif ? En déconstruisant les cloisonnements, en dépassant les frontières rigides et en négociant des territoires jugés impartageables. En mutualisant les compétences et en suscitant un processus de flux et d’échange, en mettant les lieux et les temporalités en interaction et en élaborant une culture métisse de liaisons, de passages et de circulation qui soit en commun (et non communs). On n’y parviendra que par la distanciation envers son propre système de pensée et une reconnaissance des habiletés et compétences d’autrui ; par une confiance mutuelle sur une base d’égalité respectueuse ; en identifiant et combattant les préjugés qui pervertissent les relations entre parents, éducation nationale et médicosocial et invalident toute co-construction et coresponsabilité autour de l’enfant aux besoins particuliers. Vaste programme que décline l’auteur d’une façon systématique en clarifiant les définitions du partenariat et du projet, en explorant la posture de chacun des acteurs et leurs relations réciproques, en identifiant leurs limites et leur potentiel. Entre le monolithisme d’une école arc-boutée sur l’application des programmes scolaires et l’adaptabilité d’un médicosocial, il y a une complémentarité possible ne se confondant pas à une simple juxtaposition … qui reste à construire.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1322 ■ 06/09/2022