Pourquoi il ne faut pas rater « Je verrai toujours vos visages »
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La justice restaurative relève dans notre pays de la confidentialité. Son ambition ?
D’abord, sortir du face à face entre une transgression et le quantum de la peine qui lui répond dans une logique exclusivement rétributive.
Ensuite, démontrer qu’il est possible à la fois de réparer les victimes (que la seule sanction pénale ne permet pas de reconstruire) et de resocialiser l’auteur d’infraction (qui n’assimile pas forcément la portée de ses actes).
Enfin, déconstruire les représentations que chacun peut avoir de l’autre, se retrouver dans une commune humanité, établir une communication réciproque et empathique.
« Je verrai toujours vos visages », le film de Jeanne Hery sorti sur les écrans le 29 mars en est une illustration éclatante. Tout tient, sur près de deux heures, à cette confrontation entre trois victimes et trois auteurs assis les uns en face des autres dans une logique qui relève ni du règlement de compte, ni de la demande de pardon, pas plus que d’une tentative de réconciliation, mais dans la confrontation des subjectivités, des émotions encore présentes et les témoignes des vécus de chacun(e). Bien sûr, ce n’est pas une solution miracle qui conviendrait dans toutes les situations. Mais, dans une société hexagonale shooté à la répression et à la seule et unique réponse punitive, quel bol d’air et quelle bouffée d’oxygène que ce film ! Un scénario pédagogique magistralement servi par un jeu d’acteur qui déploie une émotion qui traverse de part en part le film. A surtout ne pas rater !