Cesser de diaboliser l’autre

Une psychiatre transmet un signalement au procureur de la République, pour accuser l’ASE d’avoir fait interner un adolescent uniquement par manque de place en famille d’accueil. En réalité, Valentin avait pris l’habitude de menacer d’un couteau tout adulte ne cédant pas à ses exigences. Constatant une nouvelle crise, c’est bien pourtant le psychiatre des urgences qui avait ordonné l’admission. Un service de pédopsychiatrie était entré en contact avec un foyer pour envisager un accueil temporaire de Laurine, adolescente suivie depuis des mois en hôpital de jour. Affirmant être démunie face à ses troubles, l’équipe refusa l’admission, malgré les propositions de la psychiatrie de travailler en étroite collaboration. Travail social et psychiatrie se sont souvent soupçonner réciproquement de vouloir se « refiler le paquet de pointe ». Le réflexe fut et est encore souvent à la méfiance. Pourtant, chacun a besoin de l’autre pour avancer face à bien des situations complexes. Et une saine articulation est profitable à tout le monde : à l’enfant et sa famille, mais aussi tout autant aux professionnels qui ne se vivent plus alors comme des rivaux, mais comme des partenaires. Des exemples montrent que c’est possible. Mais, pour que les deux secteurs réussissent à combiner leurs efforts, peut-être faudrait-il que chacun accepte de faire un pas de côté et prenne en compte un tant soit peu la culture de l’autre. Ce qui n’est pas forcément le plus simple !

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1270 ■ 31/03/2020