Êtes-vous libéral?

Les français sont favorables au libéralisme en matière des mœurs mais pas en économie.
Selon un sondage IFOP-La Croix du 3 janvier 2018, 60% des français sont favorables à la procréation médicalement assistée pour les couples de lesbiennes, 64% à la gestation pour autrui, 89% à l’évolution de la loi sur la fin de vie (pour 47%, il faut légaliser l’euthanasie ; pour 18%, le suicide assisté ; pour 24%, les deux). Un sondage réalisé en 2016 établissait que 55% des Français étaient favorables à une plus grande intervention de l’État en matière économique, 19% qu’il devrait à l’avenir faire autant qu’actuellement et 26% qu’il devrait intervenir moins.
 
Il y a libéralisme et libéralisme
Le libéralisme en politique s’appuie sur une conviction fondamentale : l’État n’a pas à intervenir outre mesure dans la vie privée des individus. Chacun doit être libre de mener son existence comme il l’entend, sous réserve de respecter la liberté des autres. Plus le temps passe, plus nos concitoyens refusent que la morale des uns s’impose aux autres. Cette doctrine appliquée à l’économie relève d’un autre registre : libre-échange, libre concurrence, moins d’État possible, régulation par le seul marché. Cette logique économique a des effets expliquant sa faible popularité : 1% de la population mondiale s’accapare 82 % des richesses créées. On peut donc être libéral en politique, sans l’être en économie et refuser de se faire dicter sa conduite, sans croire à un marché bénéfique pour tous.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°189 ■ mai 2018