Coupable d’être jeune

« On voit la paille dans l'oeil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien »

C’est quoi cette jeunesse qui ne respecte pas les mesures de distanciations physiques, s’agglutinant dans les cafés et évènement festifs, au risque de transmettre le virus du Covid-19 ? N’ont-ils donc aucun respect pour leurs aînés qu’ils mettent en danger par leur imprudence ?

Les vraies responsabilités

De tous temps, les groupes humains ont cherché à préserver leur unité ou à expier une faute, en désignant un coupable. L’ancien testament rapporte ce rituel de purification consistant à charger un bouc de tous les péchés du peuple, avant de l’exiler. On le retrouve au Moyen-âge qui désigne les juifs comme coupables d’avoir propagé la peste. Ou dans cette stigmatisation constante des mauvais pauvres, traités de parasites et profiteurs du système. L’extrême droite a toujours accusé les immigrés d’être responsables de l’insécurité et du chômage. Cette jeunesse, si prompte à la fête, aux rassemblements collectifs et aux concentrations conviviales constitue donc une cible de choix. D’autant que cela permet de détourner l’attention de la suppression organisée depuis 2010 par nos gouvernements successifs des stocks de masques et de l’éreintement de notre système de santé qui a vu disparaître, entre 2003 et 2017, 69.000 lits d’hospitalisation ; de l’imprévoyance récente quant à la production des réactifs de tests. Mais non, on vous le dite et le répète : c’est la faute aux jeunes !

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°213 ■ novembre 2020