Tous experts ?

Chacun ayant son avis sur les vaccins, comment faire le tri ?

Le calcul est rationnel : le risque de décéder de la Covid est évalué à 1%. Celui d’être atteint d’une thrombose, suite à la prise du vaccin Astrazeneka est de 1 pour 100 000. Le rapport bénéfices/risques dont on nous rabat les oreilles est donc sans appel. Pourtant, les réticences à recevoir cette injection sont légion. Comment les expliquer ? Ecartons d’emblée les arguties des antivaccins, puisque ce n’est pas l’ensemble des vaccins qui est visé, mais certains en particulier.

Causes multifactorielles

Parmi les nombreuses hypothèses possibles retenons-en trois. La première tient au fait que le vaccin est effectivement injecté, alors que la maladie n’est qu’une probabilité. Le risque de tomber malade est donc perçu (à tort ou à raison) comme plus vraisemblable. La seconde hypothèse renvoie à la perte de crédibilité des autorités dont les mensonges sur les masques sont encore vivaces : pourquoi faudrait-il croire plus aujourd’hui leurs discours rassurants ? La dernière hypothèse, c’est qu’après une année d’impuissance où chacun(e) a dû subir passivement trois confinements synonymes de privations et de restrictions, il est enfin possible de reprendre la maîtrise de sa vie en choisissant son type de vaccin. Plutôt que de prendre de haut toutes ces réactions, mieux vaudrait les comprendre. Non pour les valider, mais pour adapter les réponses, notamment auprès des enfants qui absorbent l’angoisse des adultes. 

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°220 ■ juin 2021