Faut-il nettoyer la merde des autres ?

La lutte contre la pollution peut prendre bien des voies.

La conviction écologique gagne toutes les générations. On ne compte plus les actions des « jeunes pour le climat » : marches, grèves mondiales, manifestations de rues ont lieu sur tous les continents. Parallèlement à ces mobilisations se déploient des initiatives menées avec des groupes de jeunes :  fabrication d’hôtels à insectes, plantation d’arbres, campagne de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage etc… L’une d’entre elles consiste à nettoyer les plages du littoral et les rives de cours d’eau…

Doute

N’y a-t-il pas quelque chose de choquant à envoyer des enfants et des adolescents réparer les dégâts commis par leurs aînés ? En même temps, ramasser des papiers gras, mégots de cigarettes, bouteilles en plastique et autres reliquats de pique-nique peut les inciter à se comporter différemment, dès à présent et quand ils seront adultes. A l’heure où les élites de tous les continents, prisonnières de leurs logiques mercantiles et cupides, détournent la tête, soucieuses de préserver leurs privilèges que viendrait remettre en cause toute vraie alternative, c’est peut-être aussi par-là que l’on arrivera à modifier l’avenir. Faut-il changer la société pour modifier les comportements ou au contraire changer nos habitudes pour progressivement inverser nos modalités du vivre ensemble ? Vieux débat qui a sans doute tort d’opposer les deux options, tant elles semblent complémentaires !

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°223 ■ Novembre 2021