Comment parler de la guerre aux enfants ?

Avec le cauchemar qui surgit à nos portes, quelles réponses donner ?

Entre le lâche abandon d’une nation victime d’une guerre d’annexion et la prudence soucieuse de ne pas déclencher un cataclysme nucléaire, le désarroi se mélange à la peur, la révolte à la honte et la réflexion à la tétanisation. Cet état émotionnel qui envahit les adultes ne peut que contaminer les enfants. Quelles attitudes adopter à leur égard ?

Ecoute et ajustement

Inutile de tenter de les tenir à distance de nos ressentis. Ce sont de véritables éponges qui s’imprègnent des préoccupations de leurs proches. Certains enfants préfèreront s’en protéger, pour éviter d’être submergés par l’anxiété ambiante. A l’inverse, d’autres se libèreront de leur angoisse, en la verbalisant spontanément. D’autres encore sembleront ne pas s’en émouvoir, construisant des scénarios apocalyptiques qu’ils garderont au fond d’eux-mêmes, pour protéger les adultes. Il est nécessaire d’écouter tous ces enfants dans des besoins qui ne sont ni uniformes, ni indifférenciés. Trois attitudes semblent s’imposer. Ne pas les laisser seuls face aux images et informations alarmantes qui se multiplient, mais se tenir prêts à dialoguer avec eux. Être à l’écoute de leurs demandes et de leurs attentes : toujours partir de leurs représentations, de leurs émotions et de leurs compréhensions et non des nôtres. Réaffirmer notre rôle de sécurisation, de protection et de présence inconditionnelle à leurs côtés.  

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°228 ■ Avril 2022