Réflexions estivales sur un mois d’août incandescent

Les bois de notre pays prennent feu, nous contraignant à faire appel aux pompiers étrangers pour nous venir en aide. Dès lors, plus que jamais il est essentiel de supprimer 5 000 postes dans l’administration des eaux et forêt, celle-là même qui entretient et protège nos massifs forestiers. Rien ne doit arrêter la volonté inébranlable de notre gouvernement de réduire le train de vie de l’État. Suggestion : et si l’on faisait appel au secteur privé en concoctant un de ces appels à projet, dont nos gouvernants ont le secret, pour que le marché réponde aux besoins de prévention incendie, comme il le fait si bien d’habitude dans tous les secteurs du service public qui lui ont été livrés jusqu’à présent ?

La toile s’est embrasée contre Amnesty international : après avoir accumulé trente enquêtes en près de six mois pour dénoncer les crimes de guerre de l’armée Russe, l’association a mis en évidence des tactiques militaires de l’armée ukrainienne mettant en péril les civils. Comment, ces forces armées ne seraient donc pas des chantres de vertu ? Etonnant ! Que celles de l’ennemi soient par essence perfides, soit ! Mais, quand même, pas celles qui sont du bon côté, celui des agressés …  Incroyable ! Chacun connaît l’injonction de tous les engagements prosélytes : « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi » … En 1914, les mêmes partis sociaux-démocrates qui en appelaient à la grève générale contre un éventuel déclenchement de la guerre, se rangèrent, lorsque celle-ci éclata, comme un seul homme derrière leur patrie, soutenant jusqu’au bout la boucherie et devenant ainsi les complices des 20 millions de morts qu’elle provoqua. Proposition : et si nous faisions passer définitivement le nationalisme partisan avant le principe universel de la défense des droits humains où que ceux-ci soient bafoués et quels que ce soient les protagonistes qui les foulent au pied ?

L’opinion s’est enflammée sur le sort du Beluga perdu dans la Seine. Repéré le 2 août, les services de secours mettront tout en œuvre, en vain, pour le sauver. Deux jours plus tard, le 4 août, quarante femmes et autant enfants, encore bébés pour certains et d’autres régulièrement scolarisés se retrouvaient dans les rues de Bagnolet, sans accès au moindre point d’eau ni wc, après avoir été évacués par la préfecture du gymnase Jean-Reneault, un temps réquisitionné. Conseil : et si nous organisions massivement la migration des cétacés dans notre belle République sociale, puisqu’ils ont manifestement droits à plus d’égards que les êtres humains qui franchissent nos frontières ?

Les supplétifs de l’armée française en Afghanistan se consument, planqués dans leurs refuges, depuis maintenant plus d’un an. S’ils sont découverts par les Talibans, ils seront massacrés. Tout comme les Harkis aux lendemains de l’indépendance de l’Algérie, ils sont abandonnés par le pays qu’ils avaient servi. En 2021, le Président Macron avait demandé pardon pour ces 60 000 algériens exécutés. Cet épisode infâmant n’a manifestement pas fait sens, puisqu’il recommence. Recommandation : et si nous attendions les années 2090 pour que la répétition de ce déshonneur fasse là aussi l’objet de sincères regrets et de propositions de réparation ?

Faut-il dénoncer les contempteurs de la rigueur budgétaires, biberonnés aux diktats européens des 3% de déficit ; blâmer les adeptes de la censure de l’information quand celle-ci met en cause le « bon camp » ; condamner l’obscénité de notre État poussant à la rue des femmes et des enfants ; maudire le cynisme de ceux qui abandonnent les civils qui les ont aidés ? A chacun(e) d’en décider !

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ Site ■ 22/08/2022