Il est contre-intuitif d’applaudir aux polémiques, surtout quand il s’agit de notre santé. Et pourtant …

La pandémie a été l’occasion d’un étonnant spectacle : celui d’experts scientifiques se disputant sur l’efficacité des masques, des tests, l’utilité ou non du confinement, les enfants contaminants ou non etc... Ces affrontements dignes de l’arène politique ont pu apparaître déplacés face aux près 1,5 millions de victimes à travers le monde. Pourtant, c’est là ce qu’il y a de plus noble et de plus rassurant dans la science : le débat contradictoire.

Une vérité toujours provisoire

La démarche scientifique ne consiste pas à déterminer ce qui est vrai, mais à établir ce qui, dans l’état des connaissances, est le moins faux. Lorsqu’une équipe publie les résultats d’une étude qu’elle a menée, les moindres détails qu’elle fournit sont passés au crible par les autres chercheurs pour en identifier les biais, les erreurs, les défauts. Chacun cherche à réfuter les conclusions qui en sont retirés. Si personne n’y arrive, cela ne signifie pas qu’elles sont justes mais qu’on n’a pas réussi à démontrer ses erreurs. La science est évolutive et ne peut jamais se figer en prétendant avoir enfin trouvé la bonne formule. Mais, ces résultats peuvent être remis en cause à tout instant. Ce débat a lieu en général dans la confidentialité de l’entre-soi. En s’étalant en public, il a pu choquer. Alors, que c’est justement ces disputes qui garantissent la fiabilité de la science.

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°215 ■ janvier 2021