Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain
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dans Billets d'humeur
Il est des combats qui relèvent de l’universel. Ne les cloisonnons pas !
On assiste aujourd’hui à une saine et bienvenue libération de la parole. On dénonce les agressions quotidiennes contre les femmes banalisées par des millénaires de patriarcat. On s’insurge contre les discriminations raciales. On condamne le passé colonial de notre pays accusé de crimes contre l’humanité. On critique le traitement inégal vécu par des minorités en raison de leur orientation sexuelle. On s’attaque aux statues érigées en l’honneur de personnages historiques coupables de massacres ou d’infamie.
Un même combat
Il faut écouter celles et ceux qui ayant subi tant d’humiliations et d’injustices, en rentrant les épaules, relèvent la tête. Et il est parfois nécessaire que les victimes se réunissent entre elles, pour se sentir autorisées à témoigner de leur vécu. Mais, élever au rang de revendication émancipatrice leurs regroupements « non mixtes », où elles sont seules à se retrouver, constitue une dérive malvenue. On peut être non racisé, homme, hétérosexuel et n’avoir jamais été colonisé, tout en se sentant profondément solidaire et surtout concerné par la lutte contre les discriminations subies par les minorités. Quelle plus belle image que celle donnée par un Johny Clegg, chanteur blanc entouré de musiciens noirs, faisant le tour des scènes de spectacles du monde lors de la décennies 80, pour protester contre régime de l’apartheid en Afrique du sud ?
Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°224 ■ Janvier 2022