Existe-t-il des animaux «de souche»

La préférence nationale revendique l’application de mesures discriminatoires à l'égard des ressortissants étrangers. Il s’agirait de limiter ou de supprimer leur accès à certains droits sociaux en raison de leur non appartenance.

S’agit-il là de racisme, de xénophobie ou de nativisme?
Le racisme considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d’autres en raison d’une hiérarchisation des soi-disant races auxquelles elles appartiendraient.

La xénophobie est définie par le dictionnaire e Robert comme une « hostilité de principe envers les étrangers, ce qui vient de l'étranger ».

Le nativisme oppose les personnes nées sur le territoire à celles qui y ont accédé par migration.

Trois nuances donc, qui distingue l’hostilité envers une catégorie d’être humain en particulier, envers celle qui ne possède pas la même nationalité et celle caractérisée par le fait migratoire.

Constatons que le point commun est bien de discriminer des personnes non en fonction de leurs qualités supposées, leurs comportements ou leurs actes, mais à partir de leur appartenance réelle ou supposée à une catégorie.

Le problème c’est que l’histoire humaine n’étant faits que de brassage des populations, plus on s’éloigne dans la généalogie de chaque famille, plus on est susceptible de trouver un(e) ancêtre venant de l’étranger. Mieux vaut éviter de remonter trop loin, si l’on veut se revendiquer « français de souche ». On risque d’en trouver bien peu à l’arrivée. Plus que jamais nous pouvons affirmer que « nous sommes tous des sangs mêlés » comme l’historien Lucien Febvre intitulait l’un de ses livres.

Une question se pose, toutefois, le racisme, la xénophobie ou le nativisme s’appliquent-ils aussi aux animaux ?

Ce pourrait bien être le cas, à en croire le site de Courrier International qui rapporte le dépôt d’une plainte auprès de la justice indienne concernant un acte constituant « une insulte à la religion hindoue ». De quoi s’agit-il ? Akbar, du nom de cet empereur moghol et musulman local ayant régné au 17ème siècle cohabitait avec Sita, du nom de la fameuse déesse indoue. Le premier est un lion, la seconde une lionne ! Nous ne pouvons que partager l’indignation de la Vishva Hindu Parishad, organisation d’extrême droite hindoue : avoir donné ces deux noms à ces deux animaux relève de la pire des offenses. Pour reprendre la célèbre citation d’Albert Einstein : « deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue »

Polémique. En Inde, une lionne “hindoue” et un lion “musulman” hérissent le poil des nationalistes (courrierinternational.com)