L’honneur de la police
Le tout répressif, que la droite a favorisé pendant dix ans, a laissé des traces. La Commission européenne pour la prévention de la torture a mis en garde la France contre l’usage exagéré de la force, le menottage excessivement serré et les coups de poing contre les personnes en garde à vue, en outre trop souvent enfermées dans des cellules trop petites et mal chauffées. On ne peut faire porter aux forces de l’ordre tous les maux de la terre, comme le voudrait cette famille ayant déposé plainte contre une patrouille de gendarmerie n’ayant pu éviter que son fils de 18 ans soit fauché par une voiture sur la bande d’arrêt d’urgence. Les gendarmes s’étaient arrêtés, conseillant vivement au jeune homme de quitter la route, ce qu’il avait refusé de faire. On ne peut exiger qu’ils évitent tous les risques que les citoyens veulent courir. Mais, inversement, on ne peut accepter cette présomption de légitime défense réclamée par le couple Le Pen-Sarkozy, disposition que Claude Guéant, ministre de l’intérieur, avait présentée comme un permis de tuer. Qu’ils respectent simplement la dignité humaine et leurs règles de déontologie. Beaucoup y sont attentifs. Que ceux qui les ignorent soient sanctionnés et les citoyens retrouveront la considération envers ceux qui sont là pour les protéger. La condamnation du gendarme qui avait menotté un jeune de CER à un arbre à 6 mois de prison avec sursis, 2000 € d’amende et 5 ans d’interdiction d’exercer est à ce titre exemplaire.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1062 ■ 10/05/2012