Des centre ouverts à tous

Mohamed Benchargui et Jean Bernard veulent inscrire leur fils dans la même école privée. Recevront-ils le même accueil bienveillant ? Une étude du CNRS démontre le contraire : sur les 4.269 courriels adressés par ces deux familles fictives, une réponse manifestement discriminatoire intervient dans 18% des cas. La réaction de l’enseignement catholique est d’une grande honnêteté, insistant à la fois sur les efforts déjà réalisés et ceux à accomplir pour respecter la diversité.

Et dans les ACM ?
Nous ne voulons pas imaginer qu’une telle étude réalisée dans nos centres donnerait des résultats aussi dérangeants. Pourtant, si le patronyme n’est pas forcément discriminant, l’accueil du handicap le reste encore. A cela bien des « bonnes » raisons qui sont autant de préjugés : « on ne va pas savoir faire », « on n’a pas assez de moyens », « cela va nous donner du travail en plus », « les parents des autres enfant ne vont pas accepter » etc. On ne peut se contenter de balayer d’un revers de main tous ces arguments, tant en la matière la pédagogie est importante. L’accueil d’enfants différents se pense, se prépare, s’accompagne. Des professionnels encadrant ces enfants, toute l’année, peuvent être de bon conseil. Des rencontres avec les familles concernées peuvent faire disparaître les idées reçues. Et puis, il y a la conviction centrale de tout éducateur, qu’il soit enseignant, parent ou animateur : derrière le handicap il y a toujours et avant tout un enfant.

 

Jacques Trémintin – Journal De l’Animation ■ n°150 ■ mai 2014