Droit à l’enfance

Le 14 décembre 2013 s’est tenu le concours des « mini miss », destiné à des gamines de 5 à 11 ans. L’occasion d’une polémique opposant l’organisateur Michel Le Parmentier affirmant que sa charte garantit la déontologie d’une manifestation qui existe depuis vingt cinq ans et, de l’autre, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes favorable à son interdiction.

Jusqu’où va la liberté ?
Notre société règlemente, de plus en plus, le vivre ensemble, soucieuse du respect dû à la dignité de l’être humain. N’a-t-on pas interdit, voilà quelques années, le « jeu » du lancer de nains ? Mais, au nom de la protection des citoyens, ne restreint-on pas un peu trop leurs libertés ? A cette question, opposons-en une autre : n’y a-t-il pas une profonde contradiction entre la légitime stigmatisation de la pédophilie et la démarche consistant à faire du corps d’une petite fille un objet d’exhibition ? Il y a, quand même, quelque chose de particulièrement malsain à demander à un jury d’adultes d’avoir à sélectionner, parmi quarante fillettes, celle dont le charme et la grâce les auront le plus touchés. En septembre 2013, le Sénat a voté un amendement prévoyant d’interdire ce type de spectacles aux moins de 16 ans et de punir les contrevenants de deux ans de prison et 30.000 € d'amende. Cette pénalisation est peut-être excessive. La pédagogie est, sans doute, plus appropriée pour convaincre les adultes d’un impératif majeur : laisser aux enfants le temps de leur enfance.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°146 ■ février 2014