Les jeunes ne sont pas plus égoïstes que leurs aînés

On la croit passive et désabusée : diagnostic lucide ou erreur d’évaluation ?
L’individualisme, le désengagement et le désenchantement l’emporteraient chez les jeunes générations. C’est ce qu’on entend souvent affirmer chez des adultes qui s’enorgueillissent de leur passé militant. Les refrains traditionnels (« de mon temps », « il n’y a plus de jeunesse ») s’appliquent aussi à l’engagement qui serait moindre. 
 
L’arbre qui cache la forêt
La situation n’est pourtant guère différente en fonction de l’âge : 37 % des 18-29 ans appartiennent à une association … contre 38 % des Français et 19 % ont une activité bénévole … contre 23 %. Quant à l’investissement des jeunes dans des associations altruistes ou militantes aurait été multiplié par trois depuis 1999 et, en 2008, 20 %des jeunes étaient engagés dans une association … contre 27 % des adultes. (1) Ce qui change, à l’évidence, c’est par contre les modalités de participation qu’ils adoptent. Rétifs aux organisations existantes  et aux collectifs trop structurés, les jeunes préfèrent les regroupements informels, des formes souples d’association privilégiant l'horizontalité et les rapports interpersonnels. Ils attendent des résultats rapides, préférant des actions dont l’efficacité concrète et de l’utilité immédiate se mesurent rapidement. Le monde change et la jeunesse avec, mais sa prédilection pour les valeurs positives comme l'altruisme, l'égalité et la solidarité subsiste.

(1) « L'engagement diversifié mais réel des jeunes » Valérie Becquet (Constructif n°30/ Novembre 2011)

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°163 ■ novembre 2015