Éducation sexuelle

Le parquet d’Angers vient de mettre en examen deux adolescents de 13 ans, pour viols sur trois fillettes de dix ans. N’est-ce pas là, l’illustration du délitement des valeurs morales d’une société à la dérive et d’une jeunesse sans foi, ni loi ? Trop facile ! Considérer les comportements que l’on réprouve comme anomiques ou irrationnels, c’est le meilleur moyen de les rejeter hors de toute dynamique humaine. Tenter de les comprendre, ce n’est pas encourager la culture de l’excuse, comme les chantres de la répression cherchent à nous le démontrer, mais essayer de les prévenir quand c’est possible et mieux les gérer quand ils surviennent. Même si l’agression sexuelle perpétrée par ces minots fait froid dans le dos, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la manière dont notre société éduque ses générations les plus jeunes à la vie affective. Quand nous laissons la pornographie, en libre accès sur le moindre téléphone de dernière génération, être la seule méthode éducative pour comprendre comment se nouent les liaisons amoureuses et se déroulent les relations sexuelles, rien d’étonnant à ce que des ados dérapent. Certains établissements du secteur médico-social ont élaboré avec succès des programmes d’éducation à la sexualité, à destination des publics handicapés. Il serait pertinent que tous les enfants et les jeunes en profitent, eux aussi. Ce ne serait pas la première fois que ce qui a été adapté aux personnes les plus fragiles bénéficierait aux valides.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1129 ■ 05/12/2013