Sur le chemin de l’école
Un enfant creuse à la main le sable, dans le lit d’une rivière asséchée. Bientôt, il atteint les couches les plus humides. Il recueille l’eau qui sourd, l’utilisant tant pour boire, que pour se nettoyer ou laver son uniforme scolaire. Ainsi commence le documentaire de Pascal Plisson. On aurait pu craindre une maladroite et misérabiliste leçon de morale. Et il y aurait de quoi s’apitoyer sur un sort qu’heureusement nos élèves occidentaux ne connaissent pas (ou plus), pour se rendre à l’école. C’est Jackson, jeune Kenyan de 10 ans, qui marche quinze kilomètres, en évitant les girafes et surtout les éléphants. Ce sont les vingt deux kilomètres que franchit à pied Zahira, petite fille de douze ans vivant dans le haut Atlas Marocain, pour se rendre à son internat. Carlos âgé de onze ans, lui, a bien plus de chance : les dix huit kilomètres de pampas argentine qu’il doit parcourir chaque jour, il les fait à cheval. Quant à Samuel, jeune indien de 11 ans, atteint de tétraplégie, ce sont ses deux petits frères qui poussent chaque matin son fauteuil, sur quatre kilomètres, à travers une nature accidentée et chaotique. L’idéalisation du scénario importe peu. A suivre le courage et l’espoir de tous ces enfants cheminant dans des paysages sublimes, ce n’est ni de la commisération, ni de la compassion qui envahit le spectateur, mais juste une formidable envie de s’imprégner de l’enthousiasme et de la détermination qui habitent ces mômes. A voir, absolument !
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1123 ■ 24/10/2013