Notre monde raisonne des injustices, de la misère et des ségrégations imposées par des hommes à d’autres hommes. Comment ne pas en faire écho ? Pourtant, lorsqu’une bonne nouvelle survient, on aurait bien tort de bouder son plaisir. Le 22 août, Jean-Marc Ayrault a annoncé la transformation progressive des vingt huit milles contrats en CDD des Aides à la vie scolaire, dont le statut était jusque là des plus précaires, en CDI. La pérennisation de ces fonctions s’accompagnera d’une formation professionnelle, couronnée par un diplôme d’Etat pouvant être préparé en VAE. Voilà, enfin, la fin d’une invraisemblable aberration. Non seulement, les personnes recrutées pour intervenir auprès des enfants porteurs de handicap, l’était sans aucune qualification, mais elles ne bénéficiaient que de soixante heures de formation et perdaient leur travail, au bout de six ans. On hésite à quantifier le degré d’imbécilité qui faisait intervenir auprès de ces enfants des salariés sans aucune qualification et de les jeter, quand ils avaient commencé à acquérir un début d’expérience et de savoir faire … pour en prendre d’autres totalement novices. Luc Chatel, précédent ministre de l’Education nationale, sous Sarkozy, avait évoqué la nécessité de cette réforme. Mais, il est difficile à la fois de critiquer le trop d’Etat, de ne pas remplacer un départ en retraite d’un fonctionnaire sur deux et de restreindre les effectifs de la fonction publique … toute en stabilisant les postes d’AVS.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1118 ■ 19/09/2013