Elle ne manque pas d’air

Décidément, la MDPH de Vendée n’en rate pas une. Après s’être installée dans un bâtiment magnifique, mais inaccessible aux personnes à mobilité réduite (billet 1102), la voilà pour la première fois en France, condamnée par le Tribunal du Contentieux de l’Incapacité à verser, pour préjudice moral, 15.000 € aux parents d’un jeune homme lourdement handicapé, totalement dépendant pour l’ensemble des actes de la vie quotidienne et nécessitant une surveillance constante 24 heures sur 24. Cette MDPH avait attribué une aide de trois heures quotidiennes en 2006, de douze heures de 2006 à 2011, finalement réduites à neuf ! Ne respectant pas ses obligations légales, elle a attendu le 31 janvier 2012 pour réaliser une évaluation médicale à domicile qui a entraîné aussitôt une décision d’attribution de vingt trois heures quotidiennes. Comparaissant devant le tribunal, le Directeur de la MDPH a expliqué ne pas comprendre en quoi son institution pouvait être poursuivie, ses équipes n’ayant commis aucune faute. Ben voyons. Six ans pour effectuer une visite à domicile obligatoire, avant toute évaluation : on se demande bien où est le problème ! Le tribunal, lui, semble l’avoir trouvé. On ne peut que rester stupéfait devant tant de mauvaise foi … ou de cynisme. Après tout, refuser le bénéfice de cette aide humaine aura permis à cette MDPH de faire de belles économies, d’autant que le jeune homme concerné n’en a pas profité longtemps : il est décédé le 22 décembre 2012.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1112 ■ 04/07/2013