Billevesées

Le 2 juillet dernier, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme publiait un avis sur la protection de l’enfance. Ce texte mérite une étude approfondi. Mais, une première lecture laisse apparaître une impressionnante enfilade d’âneries. Première stupidité : le retour de l’argument selon lequel beaucoup de placements d’enfants seraient liés à la précarité et à la misère. Comment peut-on insulter à ce point les familles les plus modestes, en supposant que la pauvreté les amènerait à maltraiter leurs mômes ? Les dysfonctionnements éducatifs sont, malheureusement, bien plus profonds qu’un simple effet du chômage ou de l’insécurité économique. Et l’écrasante majorité des parents qui y sont soumis assurent avec efficacité leur fonction. Autre inanité : il y aurait possibilité de réduire de moitié le nombre des placements. C’est Pierre Naves qui aurait calculé cela. On peut être inspecteur général des affaires sociales et dire des inepties. Ségolène Royale, qui s’en était inspiré en 2001, s’était vu répondre vertement par les professionnels : « 50% de placements en moins et/ou 49,9% d'enfants malheureux en plus ». Enfin, l’intervention devrait consister à rétablir l’équilibre entre les droits des enfants et ceux des parents. On ne serait donc plus dans la protection de l’enfant mais dans la médiation entre personnes placées sur le même plan ! Finalement, en écoutant « la voix de l’enfant » et la CNCDH, on peut faire le tour de ce qu’il ne faut pas faire.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1113 ■ 11/07/2013