Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble, a mené une étude démontrant comment la pratique des jeux vidéo, en banalisant la compétitivité, inciterait en situation réelle de conflit, à concevoir l’autre dans une posture systématiquement agressive. Pour le psychanalyste Yann Leroux, qui mène une thèse sur les jeux vidéo à la Sorbonne, il est abusif d’assimiler l’excitation provoquée par ce type de jeu à de la violence et encore plus d’en conclure qu’elle serait responsable d’un trait de personnalité établi pour le reste de l’existence. Ces jeux laissent se déployer l’agressivité, comme peuvent le faire bien d’autres activités. C’est aux adultes d’avoir à aider l’enfant à distinguer entre ses aspects constructifs et ses côtés destructeurs, affirme Yann Leroux. Il ne faudrait pas que les jeux vidéo prennent la place, dans l’imaginaire contemporain, de ces bandes dessinées des années soixante qui avaient la réputation de pervertir la jeunesse. Il n’empêche que cette maman, après avoir rencontré les professionnels de l’IME où son fils de onze ans est scolarisé, a suivi leurs conseils. Elle a décidé de surveiller le niveau de violence des jeux vidéo auxquels l’enfant s’adonne avec passion. Depuis qu’elle a éliminé ceux qui ne sont pas de son âge, son gamin se montre moins agressif avec ses copains. Il s’est rabattu sur ses figurines de catcheur et de chevalier qu’il fait … se battre entre eux.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1098 ■ 21/03/2013