Prudence et circonspection
Deux séries de chiffres sont venues, récemment, éclairer la réalité des violences intrafamiliales. La Délégation aux victimes pour le ministère de l’intérieur, d’abord, qui a livré l’état de la violence conjugale pour 2011 : 146 morts sous les coups de leurs conjoints, dont 122 femmes et 25 hommes (dont la moitié est décédée suite aux tentatives de défense de la femme agressée). En 2007, il y avait eu 192 morts ; en 2008, 183 ; en 2009, 165 ; en 2010, 174. L'Observatoire national de la délinquance, ensuite, qui note une hausse des violences sexuelles sur mineurs. Si, entre septembre 2010 et août 2011, une diminution de 387 faits avait pu être constatée, pour la période 2011/2012, 1.475 agressions supplémentaires ont été comptabilisées. Comment interpréter ces résultats ? Les mêmes arguments peuvent expliquer tant les hausses constatées que les baisses identifiées. La prévention ? Elle peut favoriser une meilleure sensibilisation et faire baisser la violence conjugale, comme induire une plus grande dénonciation des agressions d’enfants. La répression ? Elle peut tout autant décourager les conjoints meurtriers, qu’accroître le nombre de condamnations des auteurs. La montée de la réprobation collective ? La pression sociale peut contribuer à la diminution de brutalités au sein du couple, longtemps banalisées, tout autant que faire éclater la loi du silence qui protégea trop souvent le parent abuseur, permettant l’accroissement du nombre de révélations.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1085 ■ 06/12/2012