Faut-il compter - discrimination
Yazid Sabeg remet ce 7 mai un plan de lutte contre les discriminations, dont l’une des propositions phares est présentée sous un titre euphémisé : « mesure de la diversité ». Levée de boucliers contre ce qui apparaît pour certains comme la porte ouverte vers des fichiers de statistiques ethniques et la reconnaissance du communautarisme. Et de brandir l’article premier de la constitution qui précise que la France « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion » Ce principe républicain n’a pourtant cessé, au cours des années, d’être bousculé. L’Etat l’a largement contourné, par une politique de discrimination positive s’appuyant sur la différenciation non pas culturelle mais géographique : Zone d’éducation prioritaire, Développement social des quartiers, Zones franches urbaine, concours d’entrée à Science Po destiné aux élèves de certains lycées… Un arrêté ministériel en a même défini les limites spatiales rue par rue, voir numéro de rue par numéro ! Evoquons tout autant la loi imposant un quota de candidats aux élections en fonction du genre. Sans oublier les mesures favorisant l’embauche de salariés porteurs de handicap etc… N’y a-t-il pas une certaine hypocrisie à prétendre vouloir donner un coup de pouce aux personnes discriminées, tout en se refusant d’abord à les identifier ? Gambetta affirmait « le rôle de la République ne consiste pas à proclamer des égaux, mais à faire des égaux ».
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°928 ■ 07/05/2009