Police toujours plus
« Nous faisons beaucoup d’actions préventives, d’activités avec des jeunes pour éviter qu’ils ne quittent le droit chemin », affirme Martin Scother, officier de police à Sheffield. « Chez nous, la police a un lien très fort et direct avec la population», témoigne Inge Philips, conseillère sécurité à l’ambassade des Pays-Bas. De quoi donner des idées aux autorités françaises. Voyez plutôt : plus de mille hommes à Villiers-le-Bel, en novembre 2007, 320 policiers à Romans-sur-Isère, en octobre 2008. Une police se déplaçant par petits groupes, très mobiles, exactement comme les auteurs de violence. Un équipement doté de Flash-Ball d’une portée de 40 mètres, avec lunettes de visée. À Romans-sur-Isère, elle disposait même de fusils tirant des balles en caoutchouc. Sans oublier les motos banalisées et les caméras embarquées sur les véhicules. (Le Monde du 17/10/08) Fin du fin, la police française vient d’acquérir Elsa, un drone d’1,2 kilo, d’une autonomie de vol de 40 minutes qui pourra survoler à 150 mètres de hauteur, les zones de violences urbaines, permettant de renseigner, de détecter les mouvements de foules hostiles et éventuellement d’identifier les fauteurs de troubles (Le Progrès de Lyon du 16/10/08). « La police française envoie des Robocop en banlieue mais ne peut plus parler avec les habitants. Nous, on fait le choix d’envoyer des hommes pratiquement sans équipement pour avoir un dialogue » commente le responsable policier d’un État voisin.
Jacques Trémintin – non paru mars 2009