Les lecteurs assidus de cette chronique auront décelé le peu de sympathie de son auteur pour la politique néo-libérale qui depuis quelques années tend à remettre en cause les dispositifs de soutien et d’accompagnement proposés aux plus fragiles de nos concitoyens. L’utilisation de ce doux euphémisme pour désigner la virulence des propos tenus permet néanmoins d’éviter tout soupçon de complaisance, quant au coup de chapeau que nous donnons aujourd’hui à Nadine Morano, pour la loi qu’elle présente au parlement. Sa dimension humaniste et progressiste est attestée par les critiques portées par sa consoeur Christine Boutin, grande défenseuse devant l’Eternel des valeurs morales et familiales. A l’occasion d’un texte venant concrétiser une promesse présidentielle sur la place des beaux-parents, la secrétaire d’Etat à la famille officialise pour la première fois l’existence des familles homoparentales. On évalue à 30.000 le nombre d’enfants vivant avec des parents de même sexe. Toutes les études disponibles montrent que l’on ne trouve pas dans ces foyers plus de difficultés que dans ceux qui privilégient l’hétérosexualité des parents. Contre toutes celles et tous ceux qui prétendent que la différence de genre est incontournable pour élever un enfant, il semble que ce qui est surtout important, c’est l’inconditionnalité de l’amour, les soins adéquats, l’attention, le cadre structurant, le développement de l’estime de soi … autant de comportements qui n’ont pas de sexe !

Jacques Trémintin – non paru mars 2009