« La vache qui beugle le plus fort n'est pas celle qui a le plus de lait » * La presse a longuement parlé de la mort de Marina, cette enfant victime de la maltraitance de ses parents. S’est alors élevé le cœur des préposés au yaqua, fauquon qui ont l’air de savoir comment éviter ces drames. « La France ne sait pas protéger ses enfants » affirme Christiane Ruel, Présidente d’« Enfance et partage » qui s’indigne que la prévention et la protection ne fonctionnent décidément pas. Martine Brousse, directrice « La voix de l’enfant » la rejoint, n’hésitant pas à accuser les travailleurs sociaux d’être indirectement responsables du sort de l’enfant. Cette mort est-elle imputable à leurs dysfonctionnements ou est-elle inhérente au principe qui veut que le risque zéro n’existe pas ? Il est trop tôt pour l’affirmer. L’absence de moyens ne suffit pas pour tout expliquer, car à moins de placer un policier derrière la porte de chaque famille aux pratiques douteuses, on ne pourra jamais rien garantir. La seule chose qui soit sûre, c’est que les travailleurs sociaux chargés de la protection de l’enfance seront toujours entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ceux qui les accusent d’être trop laxistes face aux parents et de l’autre, ceux qui leur reprochent de trop les stigmatiser (ATD Quart Monde). Aux uns et aux autres, ils ne peuvent répondre, car ils sont trop occupés à accompagner les 260.000 enfants qu’ils doivent aider à grandir et à réussir leur vie. Et ça marche.

* Proverbe gaëlique

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°943 ■ 01/10/2009