Lucidité ou aveuglement?
Le 1er octobre 2009, après le meurtre d’une joggeuse en région parisienne, Nicolas Sarkozy a demandé le renforcement de la surveillance des détenus ayant purgé leur peine. En juin 2005, il fustigeait déjà le juge qui avait remis en liberté le meurtrier d’une jeune femme et fit voter, peu après, une loi renforçant la surveillance des détenus, en fin de peine. En mai 2006, après deux meurtres d'enfants, il proposa de durcir la législation permettant de conserver la trace des condamnations sexuelles. Le 20 août 2007, après l’arrestation du violeur d’un enfant, il annonça le durcissement des conditions de remises de peine, pour les pédophiles. Fin août 2007, après le meurtre de deux aides-soignantes à Pau, il proposa une réforme permettant qu’un procès puisse avoir lieu, même en cas d’irresponsabilité pénale. En novembre 2008, après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental, il suggéra de mieux encadrer les sorties des établissements psychiatriques. En mars 2009, en déplacement en Seine-Saint-Denis, où ont eu lieu de violents affrontements dans un lycée, il dévoila une série de mesures destinées à lutter contre le phénomène des bandes violentes. Trois précisions pour mesurer la frénésie répressive de notre Président : le taux de récidive criminelle est de moins de 0,5%, en général et de 2%, pour les crimes pédophiles. Quant au nombre de non-lieux pour irresponsabilité pénale, il concernait en 2005, 0,4% de l’ensemble des crimes et délits.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°946 ■ 22/10/2009