Deux poids, deux mesures
En 2007, Yoan B., 23 ans, tue un adolescent de 14 ans, en roulant à 73 km/h dans une rue limitée à 50 km/h. Il vient d’être condamné, le 23 octobre dernier, à un an d’emprisonnement avec sursis. En 2008, Alix M., 33 ans, avait fauché trois piétons à Savonnière, en Indre-et-Loire. Il a été condamné à 5 ans d’incarcération, dont quatre fermes. Comment expliquer cette différence de verdict ? Le premier est policier. Le second, non. Certes, la justice ne peut s’appliquer d’une manière automatique : une infraction = une peine. Le procès est le lieu des débats et de l’examen des circonstances de l’infraction à la loi. On ne peut toutefois que déplorer cette mansuétude récurrente des juges pour des policiers qui, pourtant doivent être encore plus exemplaires que les autres citoyens. Fin septembre 2009, à la Roche sur Yon, en Vendée, un adolescent d’un internat menace de se défenestrer. La police appelée, tente de le convaincre de ne pas sauter. L’un des fonctionnaires sauve l’élève en le ceinturant, manquant de peu d’être entraîné avec lui dans sa chute. La police, c’est à la fois des actes de courage au quotidien au service des citoyens et des dérapages inadmissibles liés à des abus de pouvoir. Il faut rendre hommage aux premiers et combattre impitoyablement les seconds. Ce n’est pas le choix du gouvernement qui a annoncé son intention de supprimer la commission nationale de la déontologie et de la sécurité qui, avec courage, dénonce les bavures policières.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°948 ■ 05/11/2009