Panique à bord
Ce 12 novembre, commencent les vaccinations contre la grippe N1H1. La campagne de prévention a charrié de bien curieux comportements : proscription du bisou à l’école, incitation à ne plus se serrer les mains, distribution dans certains services sociaux de désinfectants à utiliser après chaque visite à domicile … Précautions élémentaires ou retour en force de l’hygiénisme ? Prudence raisonnée ou début de psychose ? Chaque année, 300.000 personnes meurent de la grippe dans le monde. La souche H1N1, reconnue comme très contagieuse, mais peu mortelle, n’a fait en 2009, « que » 5.000 victimes. Ne parlons pas du paludisme qui tue un million de personnes. La gastro-entérite fait mourir un million d’enfants et 600.000 adultes. Mais là, on s’en fout : ça concerne les pauvres du tiers monde. Aucun professionnel n’est autorisé à administrer le moindre antalgique pour calmer la céphalée d’un enfant, par peur d’une allergie. On s’apprête à administrer, aveuglément et massivement ces vaccins. Les accidents de la campagne vaccinale massive contre l’hépatite B, en 1994, ont été oubliés. Les trusts pharmaceutiques, eux se frottent les mains : imaginez, 90 millions de doses ! Dans cette classe de CM2, la maîtresse a remarqué une intense activité de deux élèves. A la récré, les enfants concernés lui déposent sur son bureau un bouquet de fleurs en papier confectionnées … avec le stock de mouchoirs achetés par les parents, en cas de grippe. Un peu de poésie dans un monde de brutes.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°949 ■ 12/11/2009