Ce gouvernement libéral cumule tout ce que le secteur social exècre : promotion des plus riches et réduction des moyens pour aider les plus pauvres. Ses aberrations affligeantes se succèdent, tel cet amendement qu’il vient de faire adopter au projet de loi de finances rectificative, autorisant les dérogations au principe général d’accessibilité de la loi de 2005 dans les constructions neuves. Mais toutes les décisions prises ne sont pas aussi abjectes. Une initiative du ministre de l’éducation nationale restée inaperçue mérite d’être applaudie. Luc Chatel a en effet annoncé, en fin d’année dernière, son intention de « professionnaliser l’accompagnement des élèves handicapés », en créant un métier d'accompagnant de vie scolaire et sociale. « Avec l’augmentation du nombre d’enfants handicapés au sein de nos écoles, on ne pourra pas recourir éternellement à des personnes embauchées avec des contrats précaires et souvent insuffisamment formées », a-t-il déclaré. Bien sûr, peut-on regretter que ce nouveau métier ne soit pas intégré au cadre d’emploi de la fonction publique et qu’il soit demandé aux associations de le porter. A l’heure où ce gouvernement s’est fait une religion de diminuer à marche forcée les effectifs de la fonction publique, on ne s’attend quand même pas à ce qu’il recrute des fonctionnaires ! Ce projet va donc dans le bon sens. On n’attend plus que le passage des paroles aux actes, ce qui malheureusement, réserve parfois des surprises. 

Paru dans LIEN SOCIAL ■ n°956 ■ 14/01/2010