Gardav’
La presse bruisse de faits divers illustrant les excès de la garde à vue. Cette spécialité française (dans la plupart des pays européens, elle n’est possible que pour les infractions d’une certaine gravité) a concerné 900.000 citoyens en 2010, contre 100.000 en 1990. Les arrestations de mineurs se multiplient. Le 4 février, « Envoyé spécial » diffuse « Police : délits mineurs » (visible sur dailymotion) évoquant, entre autre, l’interpellation d’un enfant de 9 ans accusé d’avoir bousculé une petite fille. Le policier se défend, expliquant qu’il n’a pas à avoir d’avis, ne faisant qu’appliquer la loi. Ben tiens, c’est aussi ce que firent certains de ses prédécesseurs lors de la rafle du Vel’ d’Hiv ! Quelques jours après, une jeune fille de 14 ans interpellée à son domicile parisien est menottée. Alain Gardère, Directeur de la Sécurité, affirme le contraire. Sa version a été contredite depuis par sa propre administration. On ne peut prôner la tolérance zéro, exiger des forces de l’ordre des résultats chiffrés et s’étonner de telles dérives ! Amaury est contrôlé un soir. Il laisse éclater sa haine et insulte les policiers. Il est convoqué quatre jours après. Je l’y prépare, en lui confirmant le droit des policiers à procéder à de tels contrôles et en lui reprochant son attitude injurieuse injustifiée. Lors de l’audition avec l’inspecteur, il reconnaît en partie ses torts. Tout se déroule en bonne intelligence. Comme quoi, il y a aussi des policiers qui savent s’y prendre.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°962 ■ 25/02/2010