L’assistante sociale et le Président

Une demande d’adoption, parmi tant d’autres. L’assistante sociale et le psychologue du Conseil général de l’Ariège donnent, chacun, un avis favorable. Mais, le Président socialiste de l’assemblée départementale, Augustin Bonrepaux, invoque « le principe de précaution » pour refuser l’agrément, craignant que l’enfant ne soit élevé dans « un milieu familial indifférencié, sans repères quant au rôle de chaque membre du foyer ». Le lecteur l’aura peut-être deviné : Pierre a déposé sa demande, en tant que célibataire : c’est l’une des possibilités, l’autre statut étant celui de couple marié. Mais il n’a voulu cacher ni son orientation homosexuelle, ni sa vie commune avec son compagnon. L’assistante sociale avait pourtant rendu un avis mesuré : « l’homosexualité du couple parental sera une différence supplémentaire pour l’enfant. Le fait que le requérant ait fait sa demande dans la clarté de sa situation nous permet de penser qu’il saura répondre aux questions de l’enfant en toute honnêteté et simplicité, facteur important pour sa construction psychique ». Le tribunal administratif de Toulouse vient de donner tort à l’élu, annulant son refus considéré comme non justifié, car fondé sur une « inexacte application » du droit. Et toc ! Assistante sociale : 1 / Président du Conseil général : 0. Fin de la partie ou balle au centre (en cas d’appel) ? Notre élu de gauche aura, en tout cas, adopté une position particulièrement progressiste et éclairée.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°963 ■ 04/03/2010