Décidément, les églises chrétiennes n’en ratent pas une. Des centaines de religieux pédophiles ont agressé sexuellement, pendant des décennies, des milliers d’enfants. Même si son aggiornamento a tardé, le Pape Benoît XVI a quand même reconnu le manque de vigilance des autorités ecclésiastiques. Mais, l’encre de son amende honorable était à peine sèche, que le chef de l’église catholique belge en a remis une couche, en assimilant l’épidémie de Sida à « une sorte de justice immanente ». C’est vrai, après tout, c’est quand même bien de leur faute à tous ces pédés et ces toxicos, s’ils l’attrapent cette maladie. Ce point du vue, dont on notera la hauteur de vue charitable a trouvé écho chez Päivi Räsänen, chef de file des chrétiens démocrates finlandais, qui a condamné l’homosexualité au nom de « la vision chrétienne du monde ». Résultat, 28.000 personnes ont quitté son église évangélique, en une semaine. On trouvera sans doute bien cruel ce billet d’humeur qui tire ainsi sur une ambulance. Mais, c’est vrai que le péché originel de beaucoup de ces églises, c’est d’avoir tout progrès en horreur. Quoique : c’est une poignée de représentants démocrates, hésitants car craignant un financement fédéral de l’avortement, qui permit le vote final de la loi sur l’assurance santé du Président américain Obama. Qui les a fait basculer ? Le lobbying de la congrégation des petites sœurs de la charité qui soigne les plus pauvres, dans leurs cliniques.  

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°994 ■ 18/11/2010