Dans le bon sens

On connaissait ces régimes arabes corrompus jusqu’à la moelle, par des pouvoirs autocratiques étouffant dans une répression impitoyable la moindre velléité de démocratie ou de liberté. On savait moins capables de révolte leurs peuples trop souvent soumis à une religion professant la résignation. Les tunisiens viennent de nous donner à tous une magnifique leçon, en payant de leur sang la fuite de leur dictateur. Ben Ali, soutenu jusqu’à la dernière minute par l’État français qui a toujours banalisé et validé ses exactions, n’a pas eu le temps d’accepter la proposition d’Alliot Marie de l’aider à rétablir l’ordre, en profitant du savoir faire français ! On pensait la police tunisienne experte en torture et en massacres… Aurait-elle encore à apprendre des pratiques hexagonales ? Curieux aveu de l’ancienne ministre de l’intérieur. Comme dans toutes les régions du monde, l’oppression recule, petit à petit, devant les droits humains. A l’image de ce que vient d’attester un sondage de l’IFOP auprès des 503 musulmans de France. S’il est établi que 66% d’ entre eux restent attachés à l’institution du mariage et 53 % aux unions avec quelqu’un de même religion (contre respectivement 23 % et 29 % du reste de la population française), cela implique que 34% et 47% s’y opposent. Quant à la polygamie et au mariage arrangé, 84 % et 83% y sont hostiles. L’expression traditionaliste de la religion musulmane subit, comme sa consoeur chrétienne, une lente mais irrévocable érosion.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1003 ■ 27/01/2010