Un élan prometteur

On l’avait appris en mars : 2010 aura vu les cinq plus grands réseaux bancaires de l’hexagone doubler leurs profits (soit 21 milliards d'€ de bénéfices) et les quarante premières entreprises dites du « CAC 40 » augmenter les leurs de 84% (soit 82,3 milliards d’€). Bonne nouvelle pour les actionnaires qui avaient déjà absorbé, en 2009, 77% des gains ainsi réalisés. Grâce à une gestion exemplaire du personnel, les salaires n’ont été augmentés, entre 1999 et 2009, que de 15 %, alors que la productivité bondissait de 27 %. Et puis, il y a la réforme de l’État qui a permis d’économiser 7 milliards, 10 autres milliards devant être épargnés entre 2011 et 2013. En freinant les dépenses publiques, on favorise l’initiative privée source d’emploi. Une menace toutefois nous vient de Grande Bretagne : des démagogues ont décidé de partager 20% des bénéfices réalisés au cours de l’année. Le groupe de grande distribution John Lewis (28 grands magasins et 244 supermarchés) a annoncé la création de 4.300 emplois et l’attribution pour chacun de ses 75.000 employés de l'équivalent de 18% de leur salaire annuel, soit environ 9 semaines de travail. La contagion gagnerait-elle la France ? Le groupe Lagardère vient de décider de verser 750 € à chacun de ses salariés. Heureusement, ses cinq gérants se sont mis de côté, rien que pour eux, un petit matelas de 13,5 millions d’€. L’honneur est sauf. Justice est ainsi rendue au talent, trop souvent méconnu, de nos capitaines d’industrie.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1019 ■ 19/05/2011