Hospitalité

Ils seraient 6.000 à vivre en France. Fuyant la guerre, la misère ou le malheur, les mineurs isolés étrangers ont parfois traversé la moitié du monde, à la recherche d’une vie meilleure. Ce sont les Conseils généraux qui s’en occupent, au titre de la protection de l’enfance. Paris en a accueilli 1.350 en 2010 et 1300 depuis le début 2011. La Seine Saint Denis, 943 et un millier. Le Président du Conseil général de ce département, Claude Bartolone, a tiré la sonnette d’alarme le 23 juillet dernier, menaçant de ne plus les accueillir à compter du 1er septembre. Face au silence du préfet, il vient de mettre sa menace à exécution, renvoyant tous ces mômes vers les services de la PJJ, qui n’en peuvent mais, eux-mêmes sinistrés par le rouleau compresseur sarkozyste. Réaction anti-immigrée ?  Pas du tout. Juste la volonté de placer l’État devant ses responsabilités, sur un sujet qui relève plus de la solidarité nationale que des finances d’une seule collectivité locale. L’impact financier, pour difficile qu’il soit à assumer, quand il incombe à un seul département, est totalement négligeable à l’échelle des 260.000 mineurs en danger pris en charge dans le pays. Mais notre gouvernement, qui possède le sens des priorités, préfère un débat parlementaire sur les risques économiques d’une mesure consistant à imposer une taxe de 10 € aux clients se payant une chambre à 500 € la nuit, que de s’intéresser à la poignée de départements qui étouffent sous la charge qui pèse sur eux.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1031 ■ 22/09/2011