Récapitulons. De 1998 à 2012, l'épouse de François Fillon a perçu 500.000€ brut. Entre 2012 et 2013, elle a reçu 100.000€ pour deux notes de lecture de 3.500 signes publiées dans la Revue des deux mondes. De 2005 à 2007, leurs deux enfants ont été rémunérés 84.000€ brut. J’entends d’ici le lecteur malveillant procéder à un calcul malsain. Les 684.000 € perçus par la famille Fillon en quinze ans, entre autres comme assistants parlementaires, représentent plus de 123 années d’allocation RSA et près de cinquante années de SMIC. Et ce billet signé par un pseudo (au hasard…Pénélope) devrait m’être payé 5.700€. Ce n’est pas tout. Depuis 2012, le candidat a renouvelé sa garde robe dans la très chique boutique parisienne Arnys pour la modique somme de 48.500€. Un homme politique de cette envergure se doit de préserver son standing. Que représentent donc deux pulls en cachemire à 4.000€ chacun, un blazer à 4.500€, deux vestes forestières pour 10.000€ et 11.950€ pour un ensemble costume-veste, quand on présente le seul programme susceptible de redresser notre pays ? Plus de 48.000 repas aux Restaurants du cœur ! Le candidat de la droite morale a accepté, sans barguigner, de se faire payer ces modestes fripes par Robert Bourgi, l’homme qui prétendait en 2011 avoir rapporté à Jacques Chirac des valises pleines d’argent, cadeau de dirigeants africains. Ne soyons pas médisants. C’est vrai, après tout, que les fins de mois sont peut-être être difficiles. Au point de se faire prêter 50.000€ sans intérêt par Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la Revue des deux Mondes à qui il a, par ailleurs, remis la légion d’honneur et déjà si généreux avec Pénélope. Je n’ose imaginer un seul instant que les électeurs de ce pays taillent un costard à cet homme. Que deviendraient ses projets si attendus de suppression des 35 heures et de cet impôt sur les grandes fortunes qui stigmatise les riches, sans compter le report de la retraite à 65 ans ?  

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1205 ■ 13/04/2017