Il est fréquent de déplorer l’égoïsme et la démobilisation de notre jeunesse. Les chiffres prouvent le contraire.
Le baromètre de la Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative nous a apporté une excellente nouvelle en fin d’année 2016 : l’engagement des jeunes a notablement progressé depuis les attentats de 2015. Le bénévolat des 18-30 ans a ainsi bondi de 26 % à 35 % en l’espace d’un an, celui intervenant toutes le semaines passant de 9 à 14 %. Cette corrélation est explicitement citée par un jeune sur cinq qui évoque les conséquences des tueries du 13 novembre. Surtout présent jusque là chez les plus aisés, cet engagement gagne les jeunes employés (13 à 31 %) et ouvriers (15 à 31 %)
 
Bouteille à moitié vide ou à moitié pleine
Il y aura bien sûr quelques ronchons pour constater qu’il aura fallu le Bataclan pour que la jeunesse se réveille et choisisse de sortir de sa passivité. Je préfère constater que l’empathie et l’altruisme sont tapis au fond de chacun d’entre nous. Ces compétences pourraient s’atrophier au contact d’un monde qui se fait plus cruel à l’égard des plus fragiles. Eh bien non. Elles se sont réveillées au contraire, signant la défaite éthique du terrorisme. Le repli sur soi, l’exclusion de l’autre et la conviction d’être les seuls élus, fumier nauséabond sur lequel grandit l’intégrisme, sont battus en brèche par l’abnégation et le dévouement aux autres. Les jeunes générations prennent le relais des anciennes.
 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°178 ■ avril 2017