Plus royaliste que le roi
L’excès est préjudiciable en tout, comme le montre la décision de Christian Estrosi.
Le maire de Nice a décidé d’attribuer à chaque école primaire un policier municipal chargé d’assurer la sécurité et de prévenir une éventuelle attaque terroriste. Il surveillera les abords de l’école, grâce à des caméras vidéo. Il contrôlera chaque entrée, fouillant au besoin les sacs et cherchant à détecter d’éventuelles ceintures d’explosifs. Il restera en contact avec ses collègues armés à l’extérieur. Cela peut sembler ridicule et excessif … jusqu’au jour où une attaque surviendra et on entendra des voix affirmer « vous voyez bien que cela a servie » ou le contraire « si on avait eu une telle protection, ce ne serait pas arrivé ».
Risque zéro
Pourtant, aucune école n’a été victime du terrorisme, depuis l’ignoble assassinat de trois enfants à Toulouse en 2012 dans un établissement confessionnel juif. Par contre, chaque année on compte plus de 220 décès d’enfants de moins de 15 ans du fait des accidents de la vie courante. Pour éviter les 72 noyades (année 2012) souvent dans les piscines privées, faut-il conditionner toute baignade à la présence d’un homme grenouille ? Pour prévenir les 38 morts par suffocation, faut-il contraindre la présence d’un sauveteur aguerri à la manœuvre de Heimlich à chaque fois qu’un enfant mange un bonbon ? Sans oublier un pompier muni d’un extincteur, dès qu’un enfant s’approche d’une flamme. Ce qui empêcherait les 22 décès par le feu.
Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°191 ■ septembre 2018