Cinéma Paradiso
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dans Carte blanche à
Carte blanche à « C'est quoi le problème ? » par Mélodie...
Depuis la disparition de Lien Social, nous sommes nombreuses et nombreux à nous sentir orphelins. Les belles plumes qui alimentaient les billets tant de sa version papier que de son site ne devaient pas disparaître. Si rien ne remplacera jamais ce journal écrit par des travailleurs sociaux, retrouvez quelques un(e)s de ses chroniqueurs et chroniqueuses, chaque jeudi, dans la rubrique « carte blanche à …».
Cinéma Paradiso
Nous voilà devant le cinéma pour voir le dernier Guédiguian. C’est La foule : Les gens bien se côtoient patiemment dans la file, tout en papotant. Soudain, la caissière « masquée » baragouine quelques mots qui se terminent par ...« Et la fête continue », en faisant des Signes montrant La ligne droite. Mes prédécesseurs, comprenant que c’est leur tour, se faufilent vers la caisse en doublant quelques personnes. Et là, Le grand escogriffe, se prenant pour un roi, s’énerve et les traite de resquilleurs. Le responsable débarque et dit :
‒ Mais, qui vous a dit d’avancer ?
Un petit rigolo au milieu de La foule dénonce pour se marrer :
‒ C’est la caissière.
‒ Mais, c’est Le grand bazar ici.
Trois dames éclatent de rire et rajoutent :
‒ Ben dis donc, c’est Incroyable mais vrai, C’est pas du cinéma ! Qui penserait qu’on va voir un film de Guédiguian !
L’énervé de service ‒ que j’appellerai René ‒ ne descend pas de ses grands chevaux. Il ne
murmure à l’oreille de personne non plus, au contraire, il hurle (et pas de peur) :
‒ Ça fait des heures qu’on fait La Queue, pour qui « y » se prennent ceux-là, non mais ho !
‒ Que la fête commence ! pouffe un vieux monsieur.
‒ Non, elle continue... plaisante un quidam.
Le hall est hilare à part, la caissière, l’énervé et le responsable qui s’enquiert auprès des clients :
‒ Vous allez voir quel film ?
‒ La grande vadrouille, répond une personne au fond.
‒ Qui pour Le corniaud ? renchérit le responsable ? Histoire de faire croire qu’il a de l’humour !
‒ Bon, il ne reste plus que 3 places. !
‒ ...pour le 26 ? relance mon voisin de gauche.
‒Tout ça pour ça ! grogne un homme, dépité.
Les adeptes du cinéma italien sont aussi dans la file. Ils attendent pour visionner La chimera, l’un des derniers films du festival Dolce cinéma. Le choc, quand ils entendent :
‒ Les Italiens, dehors.
‒ On n’aura tout vu ! Il ne manquait plus que ça ! Interdit aux chiens, d’accord, mais aux Italiens...
Les resquilleurs Incompris et les Italiens font Demi-tour et retournent dans la rue.
‒ Au revoir les enfants, clament quelques-uns.
‒ Adieu les cons, répliquent les exclus, soulagés de s’extraire de cette ambiance délétère, bien que cinéphile.
Merci aux cinéastes Cinéma Paradiso, Tornatore, La foule, Vidor, Les gens bien De Mateo, Et la fête continue, Guédiguian, Signes, Shyamalan, La ligne droite Wargnier, Le grand escogriffe, Pinoteau, Le roi des resquilleurs, Devaivre 1945, Colombani 1930, Les tribulations d’une caissière, Rambaldi, Le grand bazar, Dantec, Incroyable mais vrai, Dupieux, C’est pas du cinéma, Kunowitz, René l’énervé, Ribes, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, Redford, Hurler de peur, Holt, La queue, Sersar, Que la fête commence, Tavernier, La grande vadrouille, Oury, Le Corniaud, Oury, 3 places pour le 26, Demy, Tout ça pour ça, Lelouch, La chimera, Rohrwacher, Le choc, Davis, On aura tout vu, Lautner, Interdit aux chiens et aux italiens, Ughetto, L’incompris, Commencini, Demi-tour, Stone, Au revoir les enfants, Malle, Adieu les cons, Dupontel.