Le déterminisme

Entre libre arbitre et fatalité : décide-t-on de sa vie ?

Avons-nous le libre arbitre d’agir et de décider de nos actes, de nos comportements et de l’orientation de notre vie, en fonction de nos choix éclairés et de notre conscience ? Ou bien des déterminismes et des contingences nous amènent-ils à nous comporter selon des modèles et des modalités qui nous échappent ? Cette question est essentielle pour nous positionner entre un fatalisme résigné et un volontarisme outrancier. Les enfants et les adolescents que nous côtoyons sont sensibles à la conception que nous arborons. Nous proposons, délibérément ou à notre corps défendant, des repères à partir desquels ils vont choisir eux aussi d’accepter leur sort ou de réagir. D’où l’intérêt d’y voir plus clair : pour nous même tout d’abord, mais aussi pour le public sous le regard duquel nous agissons.

 

Tout ce qui décide pour nous

Ils sont nombreux à nous affirmer que notre destinée est déterminée par des forces qui nous dépassent. Les passer en revue permet de mesurer la pression qui repose sur nos épaules, nous incitant à nous soumettre à une voie que nous n’avons pas choisie.

Les plus anciennes croyances cherchant à nous convaincre que nous dépendrions de forces extérieures à notre volonté sont issues des religions. La divine providence, nous dit la foi chrétienne, désigne cette force par laquelle Dieu gouvernerait toutes choses dans l’univers. Il aurait le plein contrôle sur tout et aurait décidé de ce qu’il advient. « Si le Seigneur le veut bien, nous vivrons et ferons ceci ou cela », est-il dit dans l’Épitre de Jacques (Jc 4:15). « Inch Allah », proclament, de leur côté, les musulmans, quand ils invoquent une action future, respectant ainsi la sourate Al-Kahf du Coran affirmant : « Et ne dis jamais, à propos d'une chose :’’Je la ferai sûrement demain ’’. Sans ajouter : ’’Si Dieu le veut ’’ ». Ces principes spirituels ont été précédés par la philosophie stoïcienne, pour qui « toutes choses ont lieu, selon le destin » (Chrysippe - 3ème siècle avant JC). Il est convenu, depuis, de penser que ce destin serait fixé d’avance, par une puissance supérieure aux êtres humains qui peut être soit un Dieu, mais aussi la nécessité naturelle ou les lois gouvernant l’histoire. L’idée voulant que notre destinée soit prévue et inscrite, quelque part, a trouvé de nombreuses autres illustrations, à travers l’astrologie, la numérologie ou bien d’autres arts divinatoires cherchant à décrypter notre destinée sur quantité de supports. Pour cela il nous faudrait plonger dans l’interprétation des cartes, des lignes du front ou de la main, des fumées émises par des feuilles en train de se consumer, des viscères d’animaux sacrifiés, des reflets produits par de l’huile sur la surface de l’eau, des rêves et même des tâches laissées par des gouttes de café renversées sur une nappe blanche. L’imagination déployée par l’être humain, dans sa quête pour percer les mystères de son avenir, n’a manifestement bien peu de limites.

 

Déterminisme et sciences humaines

Les progrès de la connaissance ont éloigné progressivement l’espèce humaine de la superstition et de la pensée magique. Au mysticisme a succédé un autre paradigme : celui de la science. A l’évocation du créateur suprême a fait place la recherche de l’enchaînement des causes et des effets. « Ce que nous appelons hasard n’est et ne peut être que la cause ignorée d’un effet connu », affirmait ainsi Voltaire. Pour nombre de disciplines en sciences humaines, si des déterminismes sont à l’œuvre, qui pèsent sur la liberté humaine, ils n’ont rien de mystérieux, ni d’énigmatiques. Elles excellent à les expliciter. Ainsi, pour la psychanalyse, des processus inconscients jouent un rôle essentiel dans la manifestation de nos comportements. Une logique enfouie nous amène à agir, comme nous le faisons. Il n’y a qu’en allant la rechercher au plus profond de nous que nous arriverons à comprendre les raisons de nos actes. Pour ce qui est des sociologues, la destinée de chacun est largement déterminée par son origine sociale. Ainsi, la réussite scolaire n’est nullement due aux efforts déployés, pas plus qu’au mérite affiché ou à l’intelligence manifestée. Elle est le produit de la combinaison du capital économique possédé (ressources financières), du capital social activé (réseaux relationnels) et du capital culturel disponible (compétences et aptitudes). La présence dans les écoles d’ingénieurs de 55 % des élèves dont les parents sont cadres ou issus des professions intellectuelles supérieures (contre 17 % dans la population active), de 6 % issus de milieux ouvriers (contre 22 %) et de 10 % d’employés (contre 29 %) n’est donc absolument pas lié à un don ou à des facilités naturelles, mais à la reproduction sociale.

 

Inné ou acquis ?

Un débat a longtemps divisé les philosophes : quelle est la part respectivement de l’héritage génétique et de l’environnement social dans la personnalité humaine ? Pour les uns, nous serions façonnés par le milieu dans lequel nous sommes nés et dans lequel nous évoluons. Pour les autres, ce sont nos gènes qui nous détermineraient. L’aboutissement extrême de ces deux positions diamétralement opposées se retrouvent dans une vision uniformisée pour la première (chacun naissant identique, seule la société nous rendant différent) et eugénique pour la seconde (il conviendrait de sélectionner l’espèce humaine pour en purifier le patrimoine génétique). La question a été réglée, dès lors où a été démontrée que rien ne peut échapper à la combinaison de facteurs à la fois génétiques et contextuels. C’est comme chercher à savoir quelle dimension entre le plus en compte dans le calcul de la surface d’un rectangle : la longueur ou la largeur ? C’est bien le croisement de ces deux valeurs qui permet d’obtenir le résultat, l’un n’allant pas sans l’autre. L’être humain est le produit permanent de deux influences. Être homme ou femme, porter une peau de couleur blanche ou noire, être grand ou petit constituent une différence biologique évidente. Mais, chacune de ces caractéristiques peut devenir un avantage ou un inconvénient, selon que la société où l’on vit fonctionne sur des préjugés sexistes, racistes ou que l’on ambitionne de devenir joueur de basket ! De quelque côté que l’on se tourne, on a donc l’impression que nous serions, toutes et tous, prisonniers de forces qui nous dominent. Faut-il nous résigner d’une manière fataliste ?  Faut-il nous soumettre à ce qui, de toute façon, est plus fort que nous ? Faut-il accepter, passivement, ce qui est décidé en dehors de nous et nous échappe ? C’est là une posture toujours possible. Ce n’est pas la seule.

 


Pourquoi l’humanité ne s’est-elle pas développée partout au même rythme ?
Première hypothèse : les plantes susceptibles d’être cultivées sont inégalement réparties selon les continents. Si on en trouve trente trois sortes différentes dans l’ensemble que constitue l’Asie de l’ouest, l’Europe et l’Afrique du nord, il n’y en a que onze en Amérique, quatre dans toute l’Afrique subsaharienne et... deux en Australie du nord. Seconde hypothèse : quatorze espèces animales peuvent être élevées par l’homme. On en trouve treize dans les régions de l’Eurasie, une en Amérique et aucune en Afrique subsaharienne ou en Australie. Troisième hypothèse : climat, type géologique, ressources de la mer, superficie, fragmentation du terrain jouent un rôle essentiel. L’axe est-ouest long de 6.400 kilomètres qui va de l’Italie du sud au Japon en passant par le nord de l’Iran, surnommé le croissant fertile, est marqué par des journées d’une longueur égale, les mêmes variations saisonnières, les régimes de température et de précipitations analogues. Ces spécificités ont favorisé la diffusion rapide des connaissances et des cultures. Tout au contraire, l’orientation nord-sud qui caractérise les continents africain ou américains a constitué un obstacle majeur à cette même diffusion. Autant de déterminants permettant d’expliquer l’inégal développement selon les régions du monde.
D’après « De l’inégalité parmi les sociétés- Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire » Jared Diamond, Gallimard, 2000

 

 

 

Comment reprendre les commandes de sa vie ?

Difficile de négliger les forces qui pèsent sur nous. Inimaginable de nier leur existence et leur pouvoir. Utopique de ne pas en tenir compte. Et pourtant, il est tout à fait possible de (re)prendre le contrôle de notre vie. Essayons de voir comment.

A la naissance, seuls 10 % des cent milliards de neurones de notre cerveau sont connectés entre eux. Bien d’autres connections seront donc possibles dans les années qui suivront. Elles se feront sous l’influence de la famille, de l’éducation, de la société, de la culture, de l’environnement. Mais, elles pourront aussi se réaliser à tous âges de la vie, selon les apprentissages et les évènements qui interviennent tout au long de l’existence. L’homme est donc programmé génétiquement pour ne pas être génétiquement déterminé (1). « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous », affirmait Jean-Paul Sartre. Il ne s’agit pas de nier les déterminismes pesant sur chacun d’entre nous, mais de constater que la forte plasticité psychique et la grande capacité d’adaptabilité propre à l’espèce humaine favorise la réactivité potentielle de tout individu. Reste à définir ce qui est possible : « mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse d’en connaître la différence» affirme la Prière de sérénité (2). Cet « optiréalisme », consistant à agir sur sa propre existence, en mesurant raisonnablement tant ce que l’on peut faire évoluer, que ce qui peut difficilement être changé constitue le coeur de l’éducation populaire qui s’est toujours donné pour objectif de permettre l’accès au savoir et à la culture des plus défavorisés, afin de privilégier l’émancipation et le progrès social.

 

Le self made man

La première posture auquel l’animateur est confronté au sein du public qu’il accompagne est ce mythe de l’homme (ou de la femme) qui se serait fait(e) tout seul(e), ne devant sa réussite qu’à (elle) lui-même, s’étant élevé à un statut enviable, grâce à son seul mérite. Nous sommes là, à l’une des extrémités de l’opposition entre le volontarisme et le fatalisme : celle de la toute-puissance. Beaucoup de jeunes rêvent d’imiter l’ascension de certains de leurs pairs, partis du bas de l’échelle sociale et en ayant atteint le sommet, à l’image de ces footballeurs, acteurs ou chanteurs à la mode. Seules la position de départ et celle qui a été atteinte sont généralement présentées, le cheminement entre les deux faisant l’objet d’une appréciation convoquant le don, l’effort ou pire encore « la chance ». Bien que ces notions aient des sens opposés, chacune s’appuie sur la conviction qu’il serait possible de décider de sa vie, comme on l’entend. Chacun pourrait obtenir le succès recherché, grâce à son travail et/ou sa bonne volonté. S’il n’y arrive pas, cela démontrerait sa médiocrité, son manque d’ambition et sa faiblesse. Il mériterait alors son sort : c’est un « looser ». L’idéologie méritocratique et élitiste qui valorise les gagneurs et stigmatise les perdants, qui place sur un piédestal l’excellence et méprise l’imperfection peut faire beaucoup de dégâts auprès de jeunes, ravageant l’estime de soi de celles et de ceux qui ne sont pas parmi les « meilleurs ». Il faut le rappeler avec force : personne ne réussit sans avoir été placé dans un contexte social et des circonstances l’ayant notablement aidé.

 

Le fatalisme

La deuxième posture que l’animateur peut rencontrer est totalement inverse à celle qui vient d’être décrite : c’est la soumission à un sort que l’on accepte comme une prédestination à laquelle on ne peut rien. Le monde a toujours été ainsi et tournera toujours comme cela. Le cours des évènements échappera toujours à l’intelligence et à la volonté humaine. Il s’impose à tous, comme à chacun. Il faut l’accepter et faire avec. Il est illusoire de vouloir changer notre destin. Cette conviction présente des limites très concrètes. D’abord, celle de la confrontation à la réalité quotidinne : même les plus résignés prennent parfois l’initiative d’essayer de faire changer le cours des évènements. « J'ai remarqué que même les gens qui affirment que tout est prédestiné et que nous ne pouvons rien y changer regardent avant de traverser la rue », commente avec ironie Stephen Hawking ! Autre critique de cette conception : la conviction selon laquelle tout est prévu à l’avance revient à déresponsabiliser le sujet face aux actes qu’il pose. Il ne peut, dès lors, être critiqué pour ce qu’il commet, puisqu’il n’a fait que réaliser ce qui était écrit. On imagine les conséquences d’une telle affirmation au niveau moral : voler, agresser, tuer … ne pourrait être reproché, puisqu’il s’agirait de l’accomplissement d’une destinée. La croyance en une prédétermination induit une position attentiste, immobiliste et résignée. On perd tout rôle d’acteur pour se limiter à l’impasse d’un être subissant ce qui lui arrive, sans résister, ni réagir.

Tout animateur doit faire œuvre d’introspection, en identifiant tout d’abord ses propres visions et conceptions. C’est sur la base de cette connaissance de soi, qu’il se confrontera aux positionnements de son public. Pour autant, il ne s’agit ni de chercher à convaincre, ni de tenter d’inculquer un point de vue plutôt qu’un autre, mais bien plutôt de favoriser l’ouverture d’esprit sur l’ensemble des possibles, en apportant un éclairage sur leurs conséquences : avantages et inconvénients, effets pervers et bénéfices attendus de chaque position. Aucun échange ne laisse l’opinion de chaque protagoniste identique à ce qu’elle était, au départ. Tout dialogue est source de réflexion, donnant la possibilité d’enrichir sa propre vision du monde, au contact d’autrui.

 

(1) « Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ? », Catherine Vidal, 2010, Le Pommier
(2) L’origine de la « Prière de Sérénité » est attribuée soit à Marc Aurèle, l’empereur romain philosophe stoïcien (IIème siècle), soit au poète et philosophe chrétien Boèce (V-VIème siècle), voire à François d’Assise (XII-XIIIème siècle )
 


Se fait-on tout seul ?
« L’individu isolé n’existe pas » affirmait Léon Bourgeois, homme politique du début du XXème siècle et théoricien du solidarisme. « L’individu naît en société et ne s’épanouit qu’à travers des ressources intellectuelles et matérielles que celle-ci met à sa disposition. Interdépendants et solidaires, les hommes sont porteurs d’une dette les uns envers les autres, ainsi qu’envers les générations qui les ont précédés et envers celles qui leur succèderont » explique Nicolas Delalande (1). Personne n’a pu s’élever seul, à la force de son seul mérite. Sa réussite il la doit à toutes celles et à tous ceux qui l’ont précédé et qu’il a côtoyés. Son succès constitue un dû à leur égard.
(1)  in La Vie des idées, 30 janvier 2008

 

Quand le fatalisme sert à se rassurer
Acte 1 : une dispute futile vous éloigne de votre copine. Acte 2 : celle-ci rencontre un autre copain, dont elle tombe amoureux. Acte 3 : vous êtes tellement désespéré que vous vous confiez à plusieurs personnes qui vous disent : « si elle est partie, c'est que vous n'étiez pas faits l'un pour l'autre » ou encore « la rupture serait de toute manière arrivée à un autre moment ». Cette idée est plus supportable que l'idée selon laquelle cela aurait pu marcher, si vous aviez réagi autrement, au moment de la dispute. Pour éviter de culpabiliser et mieux supporter la déception, mieux vaut adopter l'idée selon laquelle « ça devait arriver, de toute manière ».
(D’après Jean Peltier- http://www.philo-net.com)



Lire l'interview :
Lowen Eric - Le déterminisme

Ressources
 
« Tous winners ! Comprendre les logiques du succès »
Malcolm Gladwell, Ed. Flammarion, 2014,
Les qualités personnelles et le talent naturel ne suffisent pas à garantir le succès, pas plus que les gènes ou une intelligence prétendument innée. Le contexte sociohistorique, le lieu d'origine, les racines socioculturelles, l'héritage social, la date de naissance, le travail accumulé sont autant de facteurs qui décident de la performance réalisée. A travers toute une série de récits, Malcolm Gladwell propose des explications qui, à chaque fois, privilégient toujours un contexte particulier, permettant d'imaginer qu'en son absence, rien ne se serait déroulé comme cela s'est passé. Cette hypothèse non seulement remet en cause le mythe du « self made man » s'élevant seul à partir de rien, du fantasme du génie et de l'illusion du don, mais renvoie à la société la pleine responsabilité du sort réservé à ses membres.

« Le Destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale »
Camille Peugny, Le Seuil, 2013
Aujourd’hui, sept enfants de cadre sur dix exercent un emploi d’encadrement. À l’inverse, sept enfants d’ouvrier sur dix occupent un emploi d’exécution. Même si la société française s’est considérablement ouverte au cours du XXe siècle, la reproduction sociale a cessé de diminuer depuis trois décennies. Le constat est sans appel : les conditions de la naissance continuent à déterminer le destin des individus. Cette situation attise la défiance envers les institutions et sape les fondements de la cohésion sociale. À l’heure où l’exigence de mobilité ne cesse d’être affirmée, il est inacceptable que le destin des individus soit figé si tôt. Il faut au contraire multiplier les occasions d’égalité, en repensant la formation initiale et en l'articulant à un dispositif universel de formation tout au long de la vie.
 
« Le cerveau évolue-t-il au cours de la vie ? »
Catherine Vidal, Le pommier, 2009
Depuis une vingtaine d’années, les spécialistes du cerveau ont enfin réalisé leur rêve : voir le cerveau à travers la boîte crânienne. On dispose à présent d’un outil fabuleux, l’imagerie cérébrale par IRM, qui permet d’observer à la fois la structure et le fonctionnement du cerveau vivant. Une des découvertes récentes parmi les plus étonnantes est la capacité d’adaptation du cerveau aux événements de la vie. On parle de plasticité pour qualifier cette propriété du cerveau à se modeler en fonction de l'expérience vécue, et même à se réparer en cas d’accident ou de maladie !  Rien n'y est jamais figé, quelles que soient les périodes de la vie… De nombreuses expériences montrent en effet que si la prime enfance apparaît comme le moment où le cerveau se façonne tous azimuts, les capacités d’apprentissage peuvent être tout aussi spectaculaires chez les adultes, seniors compris !
 
« Les héritiers : Les étudiants et la culture »
Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, Ed. de Minuit, 1969
Si l'école aime à proclamer sa fonction d'instrument démocratique de la mobilité sociale, elle a aussi pour fonction de légitimer - et donc de perpétuer - les inégalités de chances, en camouflant les privilèges socialement conditionnés sous les vocables de  mérites ou de « dons » personnels. A partir des statistiques qui mesurent l'inégalité des chances d'accès à l'enseignement supérieur, selon l'origine sociale et le sexe et en s'appuyant sur l'étude empirique des attitudes des étudiants et de professeurs ainsi que sur l'analyse des règles du jeu universitaire, les auteurs démontrent dans ce classique de la sociologie l'influence des inégalités économiques, le rôle de l'héritage culturel, capital subtil fait de savoirs, de savoir-faire et de savoir-dire, permettant aux enfants des classes favorisées d’accéder aux meilleurs études et ensuite aux meilleurs places dans la société.

 

Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°154 ■ décembre 2014