Quand j’étais petit, on m’a retiré de ma famille

CARDOUX Pierre et DOMANGE Claude (sous la direction), Ed. EHESP, 2018, 223 p.

Tant de livres de sciences humaines parlent d’eux. Pour une fois qu’on leur donne la parole, ils la prennent en racontant leur vécu. Ils ont toutes et tous eu à bénéficier ou à pâtir d’un placement venu interférer dans leur histoire familiale et intime, entraînant un soulagement ou une souffrance. Pour autant, leur témoignage est plein d’espoir : ce n’est pas parce qu’ils ont été retirés de leur famille qu’ils ne s’en sortent pas. Bien au contraire. C’est Marie qui ne comprend toujours pas pourquoi les neuf ans de bonheur vécus dans sa famille d’accueil ont été brutalement interrompus par un retour chez des parents lui faisant à nouveau vivre un tel l’enfer, en la battant et l’insultant, qu’elle dut à nouveau être placée. C’est A., qu’une employeuse fait venir du Bénin et la réduit en esclavage, avant qu’elle ne réussisse à s’enfuir, retrouvant sa dignité en foyer d’adolescents. C’est Lucien qui décrit avec émotion les deux établissements à qui il doit la réussite de son existence. Bien sûr, tous les parcours ne sont pas idylliques, certains s’avérant chaotiques et en rajoutant à la déstructuration de l’enfant placé. Tout dépend, en grande partie, de la possibilité d’une rencontre avec des professionnels qui en croyant inconditionnellement dans son devenir et en lui accordant sa confiance, offrent une présence sécurisante sur laquelle s’appuyer.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1249 ■ 16/04/2019