Le counseling

Catherine Tourette-Turgis, Que sais-je n°3133, Presse Universitaire de France, 1996, 126 p.

Qu’est-ce donc que le counseling ?
Parmi les méthodologies d’action sociale (casework, systémie, analyse transactionnelle, travail social communautaire, travail social de groupe, ...)  va-t-il falloir aménager une place pour le petit dernier ?
Pas du tout: le counseling tire ses origines de réformistes américains du début du siècle. De plus, cette approche est au travailleur social ce que la prose était à Monsieur Jourdain. Il en fait sans le savoir !
En effet, quand je vous aurais dit qu’il s’agit de la « croyance dans la dignité et la valeur de l’individu, dans la reconnaissance de sa liberté à déterminer ses propres valeurs et objectifs et dans son droit à poursuivre son style de vie » (p.28), 99% des professionnels me lisant se reconnaîtront. Car, si cela n’a pas toujours été le cas, le respect de l’usager, la reconnaissance de ses capacités de changement ainsi que la mise en avant de la prise en charge de sa propre vie rentrent dans les techniques de travail des travailleurs sociaux. Comment imaginer d’ailleurs que l’objectif qu’ils se fixent soit de rendre dépendant l’usager en le déclarant incapable !
Catherine Tourette-Turgis, auteur de l’opuscule de la série « Que sais-je ?» consacré au Counseling, propose une large présentation de cette approche, ses principaux courants, champs d’application et  son avenir. Elle lui trouve des implications dans le comportementalisme, le courant psychanalytique, l’existentialisme et l’approche centrée sur la personne (largement inspirée par Carl Rogers), soit à peu près l’essentiel des modèles théoriques de relation d’aide. L’ouvrage présente des illustrations de cette technique auprès de populations victimes d’expériences traumatiques (telle la guerre, la répression ou les tortures), mais aussi du virus du VIH ou encore dépendantes de produits tels l’alcool ou la drogue.
D’une lecture facile et agréable, ce petit livre n’arrive toutefois pas à repérer les limites de son sujet, tous les ressorts mis en avant semblant être entrés dans une logique communément admise. Mais n’est-ce pas finalement le triomphe pour des concepts quand ceux-ci apparaissent évidents et banals ?

                         

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°383 ■ 30/01/1997