La place de l'action collective dans le travail social de rue
BOÉVÉ Edwin et TOUSSAINT Philippon, Ed. L'Harmattan, 2014, 146 p.
Le travail de rue ne se limite pas à la seule dimension individuelle. Il s'appuie tout autant sur le registre du collectif, comme le démontre ce véritable manuel réalisé par le Réseau international des travailleurs sociaux de rue. Les réponses au questionnaire adressé à tous ses membres viennent illustrer, au fil des pages, le cheminement méthodologique qui en constitue la trame. L'accompagnement proposé par les professionnels de la prévention articule l'approche personnalisée s'intéressant au jeune en tant que sujet singulier avec celle s'adressant tant aux petits collectifs informels, qu'aux communautés constituées. Ces trois approches, loin de s'opposer, s'articulent et se complètent. Il est pourtant fréquent de constater la disqualification de la démarche collective par les financeurs ou les autorités de tutelle qui ignorent les objectifs éducatifs d'intégration sociale qu'elle se donne à travers l'aspect ludique et les loisirs. Même si le contexte culturel et financier diffère selon les pays, un certain nombre de principes d'action sont communément partagés. Ces actions permettent, en effet, tout autant l'apaisement du stress, de l'agressivité et des souffrances tant psychiques que physiques, que l'amélioration de la confiance en soi et dans les autres. La quête, à travers la diversité des actions menées, est bien de stimuler l'effet mobilisateur positif chez les jeunes, favorisant leur participation à la vie de leur société d'appartenance, ainsi que leur socialisation. L'implication des professionnels suit une échelle qui va de la simple présence aux côtés de l'activité menée spontanément jusqu'à leur participation, en passant par la facilitation. Même à distance, le rôle du travailleur social a du sens, le tissage et l'entretien d'un lien de confiance entre eux et les jeunes constituant un objectif induit essentiel.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1166 ■ 25/06/2015