Petites histoires de travail social
DURUAL Arlette, Ed. érès, 2017, 126 p.
Si certains métiers occupent volontiers le devant de la scène, ce n’est pas vraiment le cas des travailleurs sociaux qui agissent quotidiennement dans l’ombre et à bas bruit, accompagnant sans relâche les plus fragiles et les plus exposés. Arlette Duval leur consacre ce livre composé de récits de situations réelles, vécues, entendues ou rapportées. Il n’est pas question ici de dresser un inventaire exhaustif, mais de décrire quelques scènes montrant ces petites touches appliquées au quotidien qui assemblées dessinent l’image de leur action. Que l’on s’occupe de personnes âgées dépendantes, de celles avec handicap ou d’enfants, prendre soin de l’autre, ce n’est pas transformer l’autre en objet de soins, mais créer une authentique rencontre avec lui, en le considérant toujours d’une égale valeur. Tout le travail social se fonde sur cette posture. D’un côté, il pèse le geste et énonce une parole qui sont reliés au souci pour autrui et à la sensibilité de ce qu’il ressent. De l’autre, il favorise la promotion de son autonomie et de son pouvoir d’agir, la préservation de sa dignité et du vivre ensemble, le renforcement de son estime de soi et de son bien-être. Si le travailleur social veille, rassure, contient, entoure, il nourrit aussi l’ambition de transformer positivement la situation. Mais, intervenant parmi tant d’autres qui entourent l’usager, celui-ci reste l’acteur principal de son existence.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1225 ■ 22/03/2018