Travailleurs sociaux en danger. La boite à outil
CHAUMARD Isabelle, auto-édition*, 2018, 124 p.
Les professionnels en protection de l’enfance ont été formés à protéger les enfants, pas à se sécuriser eux-mêmes. Isabelle Chaumard les invite à organiser la prévention des risques encourus, à limiter les conséquences liées au suivi des dossiers sensibles et à connaître les procédures ainsi que les interlocuteurs possibles, en cas de difficulté. Car, ils ne sont nullement à l’abri d’une mise en cause pénale potentielle. Parce que l’accumulation des informations préoccupantes provoque des évaluations allant au-delà du délai imparti de trois mois. Parce que le blocage des orientations vers des dispositifs d’accueil saturés laisse le mineur sans protection. Parce que l’allongement de la chaîne des acteurs démultiplie la responsabilité. Parce que les circuits de communication sont encombrés. En cas de drame pour l’enfant, le procureur se posera deux questions : qui savait et n’a rien fait ? Qui était responsable du dossier ? Chacun doit assumer son implication, sans pour autant accepter d’être incriminé, quand celle-ci a cessé. L’auteure propose un certain nombre de préconisations : faire expliciter officiellement le début et la fin de sa mission, adresser un courrier ou un courriel à sa hiérarchie quand la charge de travail explique le retard accumulé, demander à ce que les demandes faites le soient par écrit et préférer laisser une trace des siennes, signaler officiellement les dysfonctionnements institutionnels, transmettre sans délai à la justice en cas de danger avéré pour l’enfant. Il est essentiel de pouvoir faire la démonstration que l’on a agi ou sollicité les personnes susceptibles d’agir, quand il fallait le faire, en pouvant produire les dates et heures d’intervention et de transmission. Sachons nous protéger, au cas où l’institution ne le ferait pas.
* commande : travailleurssociauxendanger@gmail.com
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1226 ■ 05/04/2018