LOUBAT J.R., HARDY J.P. et BLOCH M.-A, Ed. Dunod, 2016, 384 p.

Ils se sont mis à trois pour célébrer la révolution copernicienne que, non seulement ils appellent de leurs vœux, mais qu’ils considèrent comme inévitable. La mondialisation, la crise de l’État providence, le vieillissement de la population, la désinstitutionalisation … seraient parmi les principaux facteurs menant à un basculement historique : ce n’est plus à l’usager de chercher sa place dans le maquis des institutions, mais bien à ces dernières de se centrer sur les besoins de l’usager. D’où l’émergence de la logique de parcours se concrétisant à travers le projet de vie de la personne. Terminée la structure offrant une prise en charge globale ; finie l’association assurant le cheminement en interne allant de l’accueil à l’âge de la petite enfance jusqu’à la maison de retraite, en passant par le monde du travail protégé ; clos ce cheminement captif qui, selon les avis, tendait à stabiliser les accompagnements ou enfermait la personne dans une relation contrainte. L’avenir serait aux plateformes coopératives et polyvalentes de services modulables disposant d’une large palette d’activités mises à disposition par de multiples opérateurs. Le coaching social des bénéficiaires leur permettrait de s’adresser à toute une série de prestataires fortement coordonnés qui, chacun, proposerait un service identifié : accès au logement, réhabilitation par le travail, développement personnel, santé, actes usuels de la vie, scolarité et formation etc… Les auteurs nous livrent ici un mode d’emploi, véritable bible juridique, managériale et pratique de cette approche, illustrée par des applications déjà en fonctionnement. Ils en sont convaincus : cette refondation est une rupture créatrice qui répond à l’alternative : l’innovation ou le déclin.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1208 ■ 25/05/2017